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Bali, carnet de voyage

by lacantineduvoyageur
Bali

Note: ceci est le récit d’un voyage à Bali effectué en mars 2018

Ah Bali! J’en avais rêvé, comme beaucoup, depuis la sortie du film « Mange, prie, aime » et ses magnifiques prises de vue au cœur des rizières. Située entre les îles de Java et Lombok, c’est la seule île indonésienne a avoir conservé la religion hindouiste, tandis que ses voisines ont depuis longtemps adopté une religion monothéiste. Il en résulte une atmosphère chargée de spiritualité, et l’odeur des offrandes disposées absolument partout (sur les chemins, routes, plages, devant chaque devanture, maison et temple) est un souvenir olfactif unique.

Ce n’est pas un mystère: l’île est victime de sa popularité. Les touristes affluent des quatre coins du monde, en quête de traditions (parfois mises en scène) et d’authenticité (discutable selon les régions, Kuta en est le meilleur exemple: vous n’y trouverez rien d’autre que des enfilades de bars, boutiques, hôtels à l’architecture douteuse et nuisances sonores). Le coût de la vie y est encore bas, bien que de nombreux hôtels de luxe proposent des tarifs à l’occidentale, et il est facile de louer une villa avec une piscine pour le prix d’un studio parisien. La population balinaise, très accueillante, a vite compris comment tirer profit de la situation et les investisseurs prennent d’assault le paysage. Il en résulte une île en perpétuelle mouvement, résolument tournée vers le tourisme (avec ce qui en résulte, du pire au magnifique).

Mais au delà des clichés, Bali reste une île sublime où la sensation de bien-être vous envahit. La jungle est omniprésente, parsemée de temples et de statues. Et la cuisine mérite le voyage: qu’elle soit locale ou internationale, c’est un des points forts!

Jour 1 à 6: Tabanan, Bali tranquille

Pour débuter ce voyage en solo sur l’île, je rêvais de jungle verdoyante et de paix, d’architecture traditionnelle et d’atmosphère sacrée. C’est ainsi que je suis tombée sur un lieu magnifique, située dans les hauteurs de Tabanan, avec un temple en contrebas d’où la musique envoûtante monte chaque soir: Alassari Plantation.

Ce sera l’hébergement le plus cher de mon voyage (trouvé en super promo à -60% sur hotels.com), mais quelle beauté! Une petite villa en bois sculpté, dans la pure tradition javanaise, avec une salle de bain vitrée donnant sur la végétation. Chacune étant distante de ses voisines, on se sent vite seule au monde. Le bâtiment principal, situé en hauteur, dispose d’une piscine: nous n’étions que deux clients durant mon séjour – le bon côté du hors saison, j’ai donc pu en profiter chaque jour comme si c’était la mienne!

villa Lima
Ma jolie villa au milieu de la rainforest

J’ai passé des heures à me promener dans la forêt environnante, où j’ai croisé de nombreuses statues perdues au milieu des fleurs tropicales. Le paysage est tout simplement saisissant! On en prend plein les yeux, même sous la pluie (les averses sont très fréquentes en mars! courtes, mais intenses).

Les jours suivants, j’ai visité quelques sites incontournables: les incroyables rizières de Jatiluwih, classées au patrimoine mondiale de l’UNESCO (découvrez mon article à ce sujet ici). Je n’ai que moyennement apprécié le parc aux papillons , malgré la découverte de magnifiques spécimens: trop touristique à mon goût…

Plutôt que le très couru temple Tanah Lot où on m’annonçait des heures d’attente, j’ai choisi de visiter un autre temple: le Pura Luhur Batukaru. C’est un des six principaux sanctuaires de Bali et le gardien de la région Ouest. L’atmosphère est paisible et spirituelle, une coupure hors du temps très agréable. N’oubliez pas de porter un sarong, comme dans tous les lieux de culte sur l’île!

Pura Luhur Batukaru

Petite aparté si vous choisissez de prendre un guide durant votre séjour: beaucoup vous conduiront vers les fameuses exploitations de café Kopi Luwak car ils touchent une commission. C’est l’un des plus cher du monde, encensé par les grands chefs, mais vous assisterez à l’exploitation de pauvres bêtes en cage gavées de graines de café…un spectacle que je ne recommande absolument pas, tout comme l’achat de ce produit qui encourage la pratique. La cruauté animale n’est pas un souvenir de voyage! Précisez bien votre souhait au guide avant le départ, ils sont généralement compréhensifs et cela vous évitera une expérience déplaisante.

Le temps est passé si vite, entre lectures à l’ombre des arbres sur ma terrasse en bois et promenades, visites culturelles et dégustations de plats typiques! Il est déjà l’heure de partir, pour se rendre dans une des villes les plus connues l’île: Ubud.

Jour 6 à 12: Ubud, entre tradition et hipsters

Ubud est une ville bouillonnante de vie, très développée et qui oscille entre modernité et spiritualité. Le centre-ville regorge d’une multitude de cafés, restaurants vegans et spécialités du monde, centres de méditation et boutiques branchées aux prix occidentaux. Les cultures cohabitent paisiblement, avec parfois des mariages ratés (vous trouverez par exemple le Starbucks au pied du temple Saraswati) et l’attrait touristique certain a fait naître quelques absurdités (voir l’attraction balançoire– l’endroit le plus photographié de l’île, ou les circuits organisés spécial Instagram).

Offrandes disposées sur une des routes du centre-ville

Pour ce séjour, j’ai choisi un hôtel excentré du centre: Le Suarti Boutique Village (trouvé également en super promo sur hotels.com, environ 35 euros la nuit). Le principal inconvénient sera les trajets, car j’avais mal calculé les distances à pieds: la ville est en effet très étendue! Bien que l’hôtel dispose d’une navette, j’ai trouvé les horaires trop contraignants pour être autonome et j’ai préféré la marche. Vous pouvez bien entendu prendre un des nombreux taxis et scooters, omniprésents et peu coûteux.

Saraswati Temple

L’un des monuments les plus connus est le Temple Saraswati, situé au cœur du centre-ville, à proximité du Puri Saren Palace. L’atmosphère est très paisible (en basse saison), et si vous avez la chance d’éviter un bus de touristes vous pourrez profiter pleinement du lieu!

L’architecture est magnifique: le temple a été construit à la demande de la famille royale à la fin du 19ème siècle, et rend hommage à la déesse hindoue Saraswati, l’épouse divine de Brahma. Son nom est une combinaison de deux mots sanskrits, «sara» (lac) et «vati» (posséder). On peut traduire approximativement son nom par « Celle qui a une abondance d’eau ». À l’origine, elle a pris la forme de la rivière sacrée Saraswati en Inde qui s’est asséchée depuis, et au fil du temps, elle est devenue la déesse de la connaissance et des arts.

Pour entrer dans le parc, traversez une passerelle qui coupe le jardin d’eau recouvert de lotus. Le chemin est parsemé de sculptures théâtrales de personnages mythologiques hindous, dont beaucoup sont des œuvres originales de l’artiste balinais à l’origine de la conception du temple: Gusti Nyoman Lempad.

ARMA Museum: Agung Rai Museum of Art

Un de mes plaisirs en voyage, ce sont les musées. J’adore découvrir un pays au travers de ses artistes, traditionnels comme modernes. Peintres, écrivains, cinéastes….autant de portes d’entrée pour comprendre une culture. Ce sont aussi des lieux souvent calmes et loin de la foule: idéal pour y échapper dans une ville telle qu’Ubud!

Fondé par Agung Rai, un Balinais qui a consacré sa vie à la préservation et au développement de l’art et de la culture balinais, le musée ARMA a été officiellement inauguré le 9 juin 1996. Il fait parti d’un large complexe (librairie, cours de danse, formations, conférences…), et un hôtel du même nom permet de dormir sur place. Le lieu est magique: c’est un plaisir de déambuler dans les jardins avant de découvrir les oeuvres.

L’exposition permanente comprend des peintures d’artistes balinais, indonésiens et étrangers. La collection va du traditionnel au contemporain, en passant par la peinture classique Kamasan sur écorce d’arbre, les chefs-d’œuvre d’artistes de Batuan des années 1930 et 1940 et les seules œuvres exposées sur l’île de Bali par l’artiste javanais du 19ème siècle Raden Saleh. On y retrouve également les œuvres de maîtres balinais tels que I Gusti Nyoman Lempad, Ida Bagus Made, Anak Agung Gede Sobrat et I Gusti Made Deblog.

Les artistes étrangers qui ont vécu et travaillé à Bali sont représentés par Willem Gerard Hofker, Rudolf Bonnet et Willem Dooijewaard, entre autres. Les œuvres du peintre allemand Walter Spies occupent une place particulière dans la collection en raison de son importante contribution au développement des arts balinais.

Que faire à Ubud?

Ubud est une ville aux multiples activités: que l’on soit porté sur la spiritualité, les arts, le bien-être ou encore le shopping il y en a pour tous les goûts!

Voici quelques idées pour occuper votre séjour:

  • Visiter le NEKA Museum, pour découvrir davantage d’oeuvres d’art balinaises
  • Flâner dans la librairie Ganesha Bookshop, spécialisée sur l’Indonésie (vous y trouverez des livres neufs mais également usagés ou rares)
  • S’offrir un séjour (luxueux) sur les traces de Walter Spies en dormant dans son ancienne demeure
  • Visiter les nombreuses galeries d’art et boutiques d’artisanat
  • Farfouiller chez les antiquaires: de magnifiques pièces vintage sont à découvrir, n’oubliez pas de négocier!
  • S’initier à la gastronomie balinaise en participant à un atelier de cuisine
  • Se promener au marché
  • Savourer la fameuse recette du Babi Guling dans le restaurant Warung Babi Guling Ibu Oka
  • Se détendre avec une journée spa (massage, soins du visage et du corps, manucure…les prix sont très intéressants)
  • Profiter de l’atmosphère sereine pour faire une retraite spirituelle
  • Participer à un cours de yoga
  • Randonner sur le sentier Campuhan ridge walk
  • Déguster des plats savoureux dans l’un des nombreux restaurants du centre-ville

Jour 12 à 15: Jimbaran

Pour la fin du séjour, j’avais privilégié une destination proche de la capitale, pour ne pas faire trop de trajet avant de prendre l’avion. Je voulais également découvrir le bord de mer et les plages… quelle déception!

Difficile de trouver un logement abordable sur cette côte: j’ai donc du m’installer dans un hôtel de chaîne, certes très bien équipé et de catégorie luxe mais d’une triste froideur: le Royal Tulip Springhill Resort. Certains adorent, moi beaucoup moins! La chambre était pourtant grande et confortable, et le prix plus qu’intéressant grâce à la basse saison (moins de 50 euros la nuit). C’est un étrange sentiment, déambuler dans les longs couloirs vides d’un hôtel à touristes…sans touristes. Le contraste avec Ubud est saisissant: nous ne sommes plus ici dans la tradition modernisée mais dans l’uniformité touristique….de grands bâtiments sans âme, formatés de manière identique peut importe le pays.

Jimbaran me paraissait un compromis parfait: j’avais lu des éloges à son sujet dans divers guides et sur internet, la plage était apparemment magnifique et les échoppes de fruits de mer omniprésentes (que ne serai-je pas prête à faire pour une langouste grillée?). Mais la réalité (peut-être dû au hors saison) fut toute autre: les restaurants sur la plage étaient pour la plupart fermés, les alentours très bétonnés et la plage formidablement polluée.

Le fléau de la pollution des océans

La pollution est un véritable fléau à Bali: 4ème pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie est le 2ème producteur mondial de déchets marins après la Chine. 1,29 millions de tonnes par an, provoquant ainsi des dégâts immenses sur les écosystèmes. En 2017, le gouvernement a rejoint le programme « Océans Propres » de l’ONU et s’est engagé à réduire les déchets en plastique marins de 70% d’ici 2025.

Je me suis beaucoup promené le long des plages, et certains endroits avaient été « nettoyés », probablement par les hôtels adjacents. L’occasion de prendre quelques jolies clichés, bien que non représentatifs de la réalité!

J’ai donc repris mes romans, et profité de ces derniers instants de liberté pour prendre le temps de ne rien faire une Bintang à la main. J’ai élu domicile pendant deux jours sur la terrasse déserte du Bikini Bowl, avec des chiens pour compagnons de bronzette: un moment de détente prolongé qui m’a fait oublier que non, je ne me baignerai pas au milieu des paquets de chips.

Dans l’avion du retour, je songeais à tout ce que j’avais encore à découvrir de cette île. Bien que très touristique et populaire, il y a là bas un petit quelque chose de magique qui donne envie de revenir. Et j’y reviendrais, l’année suivante…mais ça, c’est une autre histoire 😉

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